Un Euro qui peut rapporter

Les championnats d'Europe seniors, qui débutent, ce jeudi, à Belgrade, sont loin d'être anecdotiques pour les Tricolores, même à mois de quatre moins des JO. Ils sont une précieuse occasion de confirmer tout le chemin déjà parcouru. 

Huit boxeurs sont du voyage dont les qualifiés pour les Jeux et ceux qui sont encore en quête du précieux sésame, à l'image de Yojerlin Cesar (-80 kg) et de Soheb Bouafia (-92 kg) qui tenteront d'obtenir leur billet lors de l'ultime TQO, en Thaïlande, en mai prochain. « Ces championnats d'Europe font pleinement partie de notre programmation. C'est une étape intermédiaire, explique Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. L'objectif est que tout le monde emmagasine de la confiance en enchaînant les combats. » Seul absent de marque, le triple champion du monde Sofiane Oumiha (-63,5 kg) qui se remet de petits pépins physiques et qui n'a voulu prendre aucun risque dans l'optique de l'échéance estivale.

Billal Bennama s'est, quant à lui, épargné un régime très astreignant et est inscrit en -54 kg avec des chances de podium toutes aussi réelles. Vainqueur, aux dépens de Lounes Hamraoui, du test-match de sélection pour participer au prochain TQO, Samuel Kistohurry (-57 kg) s'efforcera avant tout d'enchaîner les matchs pour retrouver à la fois le rythme, des sensations et des automatismes après un an de galères dû à des blessures successives. En dépit de sa déception, Lounes Hamraoui (-60 kg) s'est pleinement remobilisé pour briller lors de rendez-vous continental. Quant à Hugo Grau (-67 kg), qui a fait son entrée au son du collectif élite, il sera aligné dans une catégorie non olympique avec l'ambition de se forger une précieuse expérience. Idem pour Makan Traoré (-71 kg) qui, lui, sera à Paris en compagnie de Djamili Aboudou Moindze (+92 kg) lequel s'évertue, d'ici là, à peaufiner la liaison distance - mi-distance tout en veillant à ne pas en découdre la tête en avant.

Le groupe, qui sort d'un stage à Cuba essentiellement axé sur les mises de gants, est affuté. En outre, depuis le précédent TQO, en Italie, le travail d'individualisation s'est poursuivi. Ainsi, Yojerlin Cesar utilise-t-il davantage son bras avant comme moyen de défense en sortie d'action et a des appuis plus précis tandis que Soheb Bouafia (-92 kg) a mis l'accent sur la mobilité et la réactivité. Tout cela incite à l'optimisme. D'ailleurs, le staff espère voir ses ouailles décrocher trois médailles. Même si des nations n'ont pas prévu d'envoyer leur équipe-type en Serbie et qu'il risque d'y avoir moins de participants que d'habitude, ce serait un résultat probant, sachant que les Russes, eux, seront de la partie.

Pour ce qui est des féminines, le gros de la troupe parfait ses gammes aux États-Unis. Si bien que seules Gloria D'Almeida (-48 kg) et Stélhyne Grosy (-57 kg), toutes deux sacrées championnes de France, il y a quelques mois, seront présentes. La seconde sort de douze mois difficiles, marqués par des problèmes médicaux. « Depuis les CFA, elle revient bien et a repris ses marques. Elle est redevenue performante et a également réussi à avoir de nouveau une bonne condition physique. C'est de bon augure pour la suite, sachant qu'elle une grande intelligence de ring », se félicite Elias Friha, entraîneur national en charge du collectifs féminin jeunes. Quant à Gloria D'Almeida, elle est prête à relever le défi qui l'attend : enfin décrocher un accessit lors d'un grand championnats en seniors. « A elle d'avoir confiance en elle d'autant qu'outre sa maturité physique, elle possède vraiment des qualités pugilistiques et technique indéniables », assure Elias Friha. A noter que Kaelya Maupin, pour cause de blessure, et Maëlys Richol, convoquée au rassemblement aux USA, ont dû renoncer à être du voyage.

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