Régates Royales de Cannes. Gilles Mallet court sa 34e édition sur Moonbeam, il en a des anecdotes !

Beau temps belle mer aux Régates Royales de Cannes, sublimes comme souvent. À bord du légendaire Moonbeam of Fife, cotre aurique de 30,94 mètres construit en Écosse en 1903 et portant jusqu’à 450 mètres carrés de voiles, Gilles Mallet supervise les réglages des voiles d’avant. Cet ex équipier de Loïck Peyron, Philippe Poupon et Marc Pajot en est à sa 34e participation !Hier mercredi c’était déjà la troisième journée des magnifiques 43e Régates Royales, organisées par le Yacht Club de Cannes. Et comme les deux premiers jours, la météo a gâté les marins grâce avec un vent de demoiselle, soufflant du Sud-Est en rade de Cannes, permettant de disputer de nouvelles courses aux petits oignons.« Gillou » est la mémoire de la courseLongue chevelure poivre et sel décolorée par les dizaines de milliers de milles sur toutes les mers du monde, moustache de gaulois assortie, visage buriné et yeux rieurs, Gilles Mallet ne risque pas de se balader incognito au milieu d’une foule toujours plus dense quai Max Laubeuf où sont amarrés les grands voiliers.Il faut dire que Gilles Mallet, navigateur professionnel, ancien équipier sur les grands multicoques, puis lors de la Coupe de l’America avec Philippe Poupon, Marc Pajot, les frères Peyron and co, a une caractéristique bien particulière à Cannes. Il a en effet disputé sans interruption toutes les éditons des Régates Royales depuis 1987. « J’ai dit que j’arrêterai après mes 35e Royales ! » explique-t-il dans un grand éclat de rire et de son inimitable accent du pays d’Arcachon où il vit le reste du temps.Tu dois manœuvrer sur ces bijoux de plusieurs dizaines de tonnes, comme si on était en dériveur ! Chaque fois je me régaleGilles Mallet, artiste peintre quand il ne tire pas sur les bouts en régate, connaît absolument tout le monde et tout le monde le connaît, équipiers comme capitaines, armateurs comme organisateurs. Toujours d’humeur égale, jamais avare de jeux de mots, il est intarissable quant à l’histoire des « Classics », et rien ne lui échappe. « C’est ma 34e participation consécutive. Je n’ai jamais manqué une seule édition que ce soit en 8 ou en 12 MJI de Agneta à Sovereign, puis sur les Classics. La rade de Cannes c’est sans doute le plus beau plan d’eau du monde ! Tu peux faire des parcours de régate fabuleux quelle que soit la direction du vent. Tactiquement c’est passionnant, et les comités qui ont vraiment du métier mouillent toujours des bouées où tu dois manœuvrer sur ces bijoux de plusieurs dizaines de tonnes, comme si on était en dériveur ! Chaque fois je me régale ».Sur Moonbeam of Fife baptisé également Moonbeam III, un cotre aurique de 30,94 mètres, construit en Ecosse en 1903 et portant jusqu’à 450 mètres carrés de toile pour un déplacement de 67 tonnes, Gilles Mallet supervise les réglages des voiles d’avant. Placé près de l’étai de trinquette, il renseigne les régleurs des focs et qui sont masqués par les immenses voiles. Erwan Moblet, le capitaine et barreur de Moonbeam of Fife saute sur le quai, fait la bise à « Gillou ». S’engage alors une discussion ultra technique sur les voiles du jour à embarquer outre un petit point météo. Le vent est déjà dans la bonne direction. Les deux complices sont d’accord. Moonbeam va donc sortir toute sa garde-robe pour le parcours du jour.Il régate et enchaîne anecdotes et souvenirsÀ lui seul, Gilles est la mémoire des Régates Royales, enchaîne les anecdotes et les souvenirs, rigolant encore du jour où le vent étant aux abonnés absents, son équipage est allé acheter un poulet à plumer au marché. « Quand le directeur de course a envoyé le pavillon rouge et blanc « Aperçu de retard » avec le traditionnel coup de canon, nous avons jeté le poulet dans le port, puis avons crié : Tu ne pouvais pas faire gaffe tu as encore tué un oiseau ! »Côté régateCe mercredi, alors que les Dragon et 5,5 MJI enchaînaient les courses en rade Est, les Classics ont eu à nouveau droit à un parcours côtier dans la rade Ouest. Si le vent n’a pas soufflé à plus de dix nœuds (18 km/h) soit un petit force 3 sur la fameuse échelle de Beaufort, les départs dans une lumière sublime comme seul le début d’automne sait offrir, a été un véritable régal tant en mer qu’à terre, où les géants viennent lécher les bouées des 300 mètres en bord de plage. Et comme aime dire le grand navigateur Loïck Peyron, quand les conditions de navigation frisent la perfection, c’est « la cerise sur le bateau ! ».La phrase du jour :« Le Prince Albert II et le Yacht Club de Monaco ont ...

×